De quoi on parle exactement ?
Le microbiote intestinal est constitué de milliards de bactéries (et autres micro-organismes) qui vivent en symbiose dans notre corps. Ces bactéries représentent à elles seules 1 à 2 kg du poids d’un adulte, c’est énorme !
Or le microbiote intestinal joue un rôle clef dans la porosité de nos intestins ; un microbiote appauvri va laisser passer des allergènes, favoriser le développement de pathogènes responsables d’inflammations, de production de toxines, d’activation anormale du système immunitaire, etc. Avec comme résultat l’apparition de maladies chroniques comme l’asthme, le diabète, la maladie de Crohn, certains cancers ou encore l’obésité (le microbiote joue également un rôle dans le métabolisme énergétique).
Mais alors, qu’est-ce qui favorise un appauvrissement de notre microbiote ?
Très clairement, notre mode de vie actuel ;
- La prise trop régulière de médicaments pouvant ravager notre microbiote comme les antibiotiques ou les anti-acides (destinés à combattre les reflux gastriques),
- La nourriture industrielle composée d’additifs alimentaires et de pesticides extrêmement délétères pour notre microbiote,
- Un style de vie trop « propre » qui nous met rarement en contact avec les microbes
D’autres facteurs moins « contrôlables » tendent à appauvrir notre microbiote intestinal :
- Certaines infections ponctuelles comme les gastro-entérites, qui peuvent venir fragiliser l’équilibre intestinal
- Le vieillissement, tout simplement.
De manière très claire, les chercheurs constatent un appauvrissement du microbiote dans les pays industrialisés. Dans l’ouvrage « Incroyable microbiote ! » du gastro-entérologue Julien Scanzi, on découvre que des études ont comparé le microbiote de populations au mode de vie industrialisé – ici des américains – à celui de populations amérindiennes d’Amazonie. Il en ressort que le microbiote de ces derniers est infiniment plus riche.
Concrètement, les populations occidentales ont aujourd’hui moins d’infections graves (tétanos, rubéole, syphilis, tuberculose, rougeoles, etc) mais plus de maladies chroniques (asthme, diabète, obésité, Crohn, certains cancers, etc).
Mais alors comment rééquilibrer un microbiote appauvri ?
En réalité et contrairement à ce que l’on pense, c’est simple ! Il faut lui fournir des prébiotiques et des probiotiques.
- Les prébiotiques sont des fibres alimentaires, précisément la source de nourriture privilégiée du microbiote ! Un microbiote bien nourri favorise le développement et la richesse des bonnes bactéries.
- Les probiotiques sont des bactéries spécifiquement bénéfiques à notre organisme. Citons par exemple Lactobacillus ou encore bifidobacterium.
Et c’est là que l’on comprend l’importance de consommer des aliments fermentés, hyper riches en prébiotiques et probiotiques. Ce sont même leurs principales caractéristiques !
Et pourquoi pas des prés et probiotiques en comprimés ?
Les probiotiques sous forme de gélule contiennent des souches bien définies, destinées à cibler une problématique spécifique chez le patient. Ils sont intéressants !
Cependant, « les micro-organismes apportés de façon artificielle ne vont pas s’implanter durablement dans nos intestins ». Leur efficacité est « souvent transitoire et nécessite dans certains cas des cures répétées » (J. Scanzi, « Incroyable microbiote ! » aux éditions Leduc).
À l’inverse, un aliment fermenté héberge des colonies bactériennes plus nombreuses*, plus variées et ne sont pas transitoires dans l’organisme.
*il est difficile de caractériser précisément la liste de toutes les bactéries présentes dans un aliment fermenté, tant elles sont nombreuses et leur culture non standardisée.
Ainsi, consommer des aliments fermentés de manière quotidienne et en petite quantité à chaque fois est un excellent moyen de prévenir un appauvrissement du microbiote tout en participant à sa richesse et à sa variété.
Si vous voulez en savoir plus, je vous conseille le livre cité dans cet article, « Incroyable microbiote ! » de Julien Scanzi aux éditions Leduc.
